Sa belle gueule aurait pu lui faire obtenir le titre de Mr Monde. Mais il a préféré devenir M. Paradis. Johnny Depp le rebelle, depuis qu’il est avec Vanessa, s’est assagi. Il est loin le temps où le fiancé de Kate Moss saccageait les chambres d’hôtel sous des noms d’emprunt : Mr Devil est devenu le papa poule de Lily Rose et de Jack.
La première passion de Johnny Depp n’est pas le cinéma, mais la musique. Il joue d’ailleurs en première partie de d’Iggy Pop. Sa rencontre avec Nicolas Cage va le faire changer de voie. L’acteur lui recommande le cinéma. En 1984, Johnny Depp tourne un petit rôle dans un film de Wes Craven, « Les Griffes de la nuit ». Après des cours de comédie, le jeune Johnny Depp joue dans « Platoon ». Une belle gueule dans des salles obscures ? Quel dommage ! Johnny Depp se retrouve donc sous les projecteurs de la télé.
En rejoignant la série « 21 Jump Street », il connaît la célébrité. Mais il se sent enfermé dans la peau de l’officier Tom Hanson. L’image lisse du redresseur de torts ne lui convient pas plus que l’hystérie des fans. Johnny Depp n’a jamais voulu se servir de la carte de son physique. Encore aujourd’hui, il préfère se cacher derrière ses cheveux longs (que sa fille lui demande de ne pas couper). A l’époque de « 21 Jump Street », Johnny Depp est prêt à tout quitter. Trouver une porte de sortie devient vital. Quand il rencontre Tim Burton, il espère avoir trouvé son sauveur. Mais il doute qu’on puisse l’imaginer en autre chose qu’un séducteur de midinettes. Pourtant, le réalisateur l’engage pour « Edward aux mains d’argent ». Méconnaissable avec ses cheveux dans la lune, ses yeux écarquillés et ses balafres, la créature qui naît à la vie avec des ciseaux à la place des mains lacère l’image télévisuelle de Johnny Depp. Sur le plateau de cinéma, en plus de se réconcilier avec lui-même, il fait la rencontre de Winona Ryder. Une grande passion naît alors. Le rebelle va même se la faire tatouer sur la peau. Mais les histoires d’amour finissent mal, en général. L’exception confirmant la règle, ça dure toujours entre Johnny et Tim Burton. Avec celui qui lui a fait confiance, sans véritable preuve de son talent, il tourne « Ed Wood » (1994), « Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête » (1999), « Charlie et la chocolaterie » (2004), et prête sa voix au fiancé des « Noces funèbres ».
Le beau gosse privilégie les personnages décalés et n’hésite pas à s’enlaidir, notamment dans "Las Vegas Parano" où il révèle son crâne. A cent lieux des catégories, Johnny joue aussi bien dans les films indépendants que dans les films plus commerciaux. Il tourne aussi bien dans « Dead man » (1995), le film en noir et blanc de Jim Jarmusch, que dans « Pirates des Caraïbes », signé Walt Disney. Il joue les libertins ou les trafiquants de drogue, mais Johnny Depp devait jouer dans un Disney pour ses enfants (Lily Rose et Jack – un prénom qui le suit : Jack Sparrow, Jack l’éventreur, qu’il traque dans « From Hell », ou « L’Etrange Noël de Monsieur Jack » de son ami Tim Burton).
Johnny Depp, qui ne vieillit jamais, devait aussi jouer les Peter Pan. C’est presque chose faite dans « Neverland » où il se glisse dans la peau de James M. Barrie, l’auteur de l’éternel enfant.
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